Bisse du Rô
Le bisse du Rô (nom dérivé du latin ruere, couler) atteignait une longueur de 5, 343 km. Il était alimenté par les sources et les eaux de ruissellement de l’Ertense, la vallée située au nord de la chaîne allant de Chetzeron à Bella Lui.
La sécheresse dramatique de l’été 1921 remet la question de l’approvisionnement en eau à l’ordre du jour. D’importants travaux sont décidés dès l’automne 1921. Ils se déroulent de 1922 à 1925, avec le percement de trois galeries pour un coût de plus de 100 000 francs. Le débit du bisse du Rô est porté à 120 litres par seconde, voire 400 litres par temps chaud. Le bisse aboutit à une station de partage, le «grand partichoux», dans la partie inférieure de Plans-Mayens. Le bisse du Rô est désaffecté au moment de la mise en eau du tunnel, le 3 avril 1946.
Le bisse du Rô fut l’un des bisses les plus photographiés, avant même Charles Dubost, en raison de ses aplombs vertigineux, de ses cascades de glace en hiver et de ses eaux impétueuses en été. Les planches qui bordaient le cours d’eau pour laisser passer les hommes chargés de l’entretien étaient glissantes, même hors des périodes de gel, en raison de l’eau qui débordait, et les accidents ne furent pas rares. Aujourd’hui transformé en promenade touristique, le parcours du bisse du Rô reste déconseillé aux personnes sujettes au vertige.