
Entretien avec David Bagnoud, président de la Commune de Lens
Les élections communales 2024 viennent d’avoir lieu. Nous avons saisi cette occasion pour demander aux présidents des trois communes dont dépend le Haut-Plateau, Crans-Montana, Lens et Icogne, leur vision de Plans-Mayens. Le président de la Commune de Lens, David Bagnoud, a été élu pour un cinquième mandat.
Qui êtes-vous, David Bagnoud ?
Je suis né en 1970. Je suis commerçant à Crans-sur-Sierre. Je suis président de la Commune de Lens depuis 2009. J’ai été élu pour un cinquième mandat.
Que représente Plans-Mayens pour vous à titre personnel et pour la Commune de Lens ?
Je suis très attaché à la région de Plans-Mayens, parce que j’y allais en vacances chaque année durant mon enfance. Je logeais dans le chalet d’Émile Besse, situé sur le plateau supérieur de Plans-Mayens. Vacances actives, d’ailleurs, occupées à faire les foins et à porter des sacs comme caddie sur le golf.
À mes yeux, Plans-Mayens est le petit joyau de la Commune de Lens, un lieu privilégié, presque inaccessible, à respecter et à protéger. C’est aussi le point de vue de la Commune, pour diverses raisons : à cause de son hôtel de prestige, LeCrans, à cause de la qualité de ses habitants, propriétaires de résidences principales ou secondaires, à cause de la valeur fiscale des biens immobiliers qui s’y trouvent.
Voici 70 ans, ou même 50 ans, hériter d’un terrain à Plans-Mayens était considéré par les habitants de Lens comme un poids, presque une punition. Que faire d’un pâturage sans valeur là-haut, loin de tout ? À quoi bon, un tel héritage ? Il était infiniment préférable d’hériter d’une vigne à Vas ou à Flanthey. Les choses ont bien changé. Un terrain à Plans-Mayens ne valait pas plus de cinq francs, alors qu’un mètre de vigne était hors de prix. Aujourd’hui, c’est la vigne qui a perdu de sa valeur, alors que le prix du terrain à Plans-Mayens en fait un bien hors de portée pour la majorité. Hier peu attrayant et manquant d’intérêt, Plans-Mayens est devenu quasiment inaccessible, presque mythique.
Comment voyez-vous le passé, le présent et le futur de Plans-Mayens ?
Le passé du Haut-Plateau de Crans-Montana peut être défini comme une fuite en avant dans l’immobilier. Le présent doit nous permettre de créer un tourisme basé sur des valeurs plus durables que la seule construction et la possession de biens immobiliers. Le futur doit nous permettre de recréer une hôtellerie de qualité, que malheureusement le Haut Plateau a perdu en partie durant les décennies écoulées.
Ces remarques ne s’appliquent heureusement qu’en partie à Plans-Mayens. La région est restée proche de la nature. L’ère des grands travaux s’achèvera avec la réfection totale de la route d’accès et la fin du rehaussement de la digue du Lac de Chermignon, puis la mise en eau du lac agrandi. On ne prévoit pas la construction de grands bâtiments. De ce point de vue, la Loi Weber a été salutaire, en limitant le nombre de résidences secondaires.
Que souhaitez-vous pour Plans-Mayens dans le cadre plus général du Haut-Plateau de Crans-Montana ?
Je souhaite que le caractère unique du lieu soit conservé, sans plus de constructions, en un mot que Plans-Mayens soit préservé dans l’état dans lequel il se trouve aujourd’hui. Certes, les pouvoirs d’une Commune comme celle de Lens et de son président sont limités. Mais il est possible de raisonner un promoteur trop ambitieux, de l’influencer pour qu’il garde la mesure. C’est d’ailleurs dans son intérêt aussi. Je souhaite à Plans-Mayens et à ses habitants une longue période de paix et de quiétude.